mercredi 29 octobre 2008

Ébauche de mon projet long : les vêtements intelligents

1. Inventaire d’un vocabulaire de pointe avec équivalents anglais relié à un domaine
(les vêtements) et à un sous-domaine (les vêtements intelligents).

DÉFINITION (selon le Grand dictionnaire terminologique)

Vêtement intelligent : Vêtement qui comporte des composants électroniques intégrés au tissu, capables de traiter ou de transmettre des informations.

Note : Les vêtements intelligents seront capables de recevoir et de transmettre toutes les informations utiles à notre vie. Grâce à l'informatique vestimentaire, il sera possible de mettre agenda, carnet d'adresses, ordinateur et appareil photo dans une veste. Qui possède les ressources électroniques ou informatiques nécessaires pour traiter, de manière autonome, des données recueillies ou reçues, et pour pouvoir utiliser l'information afin de commander des actions.

Note : L'intelligence d'un appareil, d'une machine, d'un dispositif ou d'un système repose généralement sur l'utilisation d'un microprocesseur.

Démarche terminologique à expliciter

Démarche en 4 étapes : repérage, analyse, création néologique et normalisation.

REPÉRAGE :
Pour dresser la nomenclature des termes de ce vocabulaire et pour réussir à produire un nombre relativement élevé de fiches terminologique dans un délai très court, j’ai misé sur l'existence de plusieurs articles de référence pertinents et accessibles en ligne dans Internet. J’ai exploité ces sites qui m’ont permis d'identifier une bonne partie des concepts de base nécessaires à la couverture du domaine. Enfin, j’ai consulté le contenu du Grand dictionnaire terminologique ainsi que celui d'Inventerm pour compléter la liste des concepts à traiter. J’ai aussi consulté les glossaires en ligne du Canada et d’autres pays de manière à uniformiser autant que possible une terminologie destinée, de par son caractère international, non seulement à l'Amérique mais aussi aux autres régions du monde.

ANALYSE : Je dois fixer la nomenclature et la structurer en sous-ensembles thématiques pour faciliter l’étude et le traitement systématique des concepts identifiés.

CRÉATION NÉOLOGIQUE : Je devrai rédiger une fiche terminologique pour chacun des concepts choisis. Puisque la plupart des termes retenus rendent compte de concepts dont le sens est en développement, ce sera à moi de trouver un équivalent français et/ou anglais ainsi qu’une définition appropriée.

Pour guider le lecteur dans le choix des termes, je me suis prononcé sur le statut des sous-entrées françaises présentées dans ce vocabulaire, le terme vedette étant évidemment considéré comme celui dont l'Office préconisera l'usage. Ainsi, un synonyme est un terme interchangeable dans tous les contextes avec le terme principal. Un quasi-synonyme est un terme dont le sens est très proche de celui du terme principal, mais qui n'est pas interchangeable avec celui-ci dans tous les contextes, soit parce qu'il n'est pas spécialisé ou technique, soit qu'il désigne un concept légèrement différent. Un terme non retenu est un terme dont l'Office ne propose pas l'usage au Québec parce qu'il est moins utile, moins adapté ou moins approprié que d'autres termes retenus pour désigner le concept, bien qu'il ne soit pas condamnable. Un terme à éviter est un terme dont l'Office déconseille l'usage, soit parce qu'il présente des anomalies ou des irrégularités du point de vue de la langue, soit parce que son usage est largement critiqué.

Pour motiver et expliquer les jugements posés sur les termes présentés dans le vocabulaire, il y aura des explications supplémentaires qui feront l'objet d'une note linguistique.

NORMALISATION : Cet éventail de compétences réunies me permettra de produire un document de référence fiable du point de vue scientifique, mais aussi du point de vue linguistique puisque le souci de cohérence méthodologique qui m’a guidé dans la rédaction des définitions garantit la qualité linguistique des termes français. En espérant que mon travail soit complet et qu’il réponde aux besoins du milieu.


2. Définir les objectifs du travail : a) public ; b) ampleur; c) ressources (documents, bases de données, lexiques, sources Internet)

a) Ce vocabulaire s’adresse aux personnes qui s’intéressent à la mode, aux sports, aux nouvelles technologies et à toutes les personnes curieuses de découvrir le monde des vêtements intelligents.

b) Ce travail prendra une ampleur plutôt moyenne puisque je devrai limiter mes choix de concepts dans un domaine plutôt nouveau et quand même assez vaste. Je devrai en mettre assez, mais pas trop.

c) Ressources : sources Internet surtout.

3. Initiation au domaine de recherche (dictionnaires, encyclopédies, articles et ouvrages de vulgarisation, revues et journaux en ligne)

Sources Internet. // Inventerm // Grand dictionnaire terminologique // Eureka.cc

4. CORPUS à circonscrire.

Timbres textiles multicapteurs,
Hug Shirt,
Vestes iPod,
LifeShirt,
T-shirt electronic drum kit,
T-shirt parfumé au chocolat, à la fraise,
Collant hydratant, amincissant, parfumé,
Chemise anti-bactérienne,
Blouson SMS,
Vêtement infroissable,
Vêtement antimoustiques,
Chemise antiperspirante (coolmax),
Textile antistress,
Vêtement antibactériens,
Vêtement antiseptique,
Gore Tex,
Windstopper,
Coldwinner,
Comforto,
Thermolite Base,
Soutien-gorge intelligent,
Vêtement-caméléon,
Robe lumineuse,
Vêtements rétractables,

Montre messagerie, montre éponge, montre zen, …
Vêtements intelligents qui transmettent des signaux numériques,

Vêtements intelligents qui intègrent un lecteur MP3,
Veste Internet,
Chandail à écran DEL (à diodes électroluminescentes),
Blouson à écran souple,
Chaussures GPS,
Lunettes web-cam, lunettes IWear
Chandail T-SKETCH.


6. Dépouillement d’une documentation qualitative (faisant autorité et qui représente des documents authentiques). Conserver vos sources pour chacune des attestations de terme.

7. Constitution de l’arbre du domaine qui va structurer votre recherche de termes et leur classement (celui d’unités terminologiques de divers types : d’unités simples, de syntagmes, de mots composés, de syntagmes complexes). Puis, il y aura des fiches à faire pour chacune des notions.

Vêtements pour hommes

casquette, chapeau, tuque …
…………..

blazer, manteau, veste,
…………..

chandail, chemise, veston, pull, polo, …
…………..

pantalon, short, maillot …
……………

Sous-vêtements, bas, …
…………….

bottes, sandales, souliers, …
……….

Accessoire pour hommes
................

Vêtements pour femmes

blazer, blouse, veste …
……………….
chandail, chemise, cardigan, pull, débardeur, …
…………….
pantalon, jeans, jupe, robe, short, …
…………….
sous-vêtement, maillot, …
…………….
bas, chaussures, sandales, …
………….

Accessoires pour femmes
..................

Vêtements de sports
...............


8. Puis, il y aura des fiches terminologiques à faire …

lundi 27 octobre 2008

Réflexions et pratiques relatives à la variation topolectale en terminologie

INTRODUCTION

La variation lexicale est devenue au fil des années une préoccupations importantes pour les terminologues et les lexicographes. Dans un dictionnaire, on a généralement recours au marquage linguistique pour décrire l’usage d’une unité lexicale (point de vue temporel, social ou géographique.)

Dans cette présentation, il sera question de la variation lexicale géographique, ou topolectale. La variation lexicale géographique est définie comme étant l’ensemble des différences qui touchent le vocabulaire d’une langue en fonction des territoires où elle est en usage.

I- La prise en compte de la variation topolectale dans la pratique terminologique

1- Un rappel historique

Au fil des ans, la variation topolectale en terminologie et en lexicographie française a connu une nette évolution. Conformément à une vision plutôt centralisatrice de la langue, le français du Québec, de la Belgique et de la Suisse ont été perçus et décrits comme des variétés régionales du français. Les désignations de leurs particularités lexicales sont appelées respectivement québécismes, belgicismes et helvétismes.

Dans les années 60, l’Office de la langue française (créé en 1961) partage cette vision des choses. Toutefois, il considère que l’usage doit s’aligner sur le français international (qui correspond au français de Paris). L’ouverture à l’expression des réalités nord-américaines est cependant fortement encadrée, et les canadianismes ne sont acceptés « que dans la mesure où ils sont sentis comme utiles et pratiquement irremplaçables. » (Robert Vézina)

À partir des années 80 surtout, on constate une volonté accrue de valorisation des différentes variétés de français hors de France. Du coup, la pratique terminologique et lexicographique francophone tient compte de façon plus importante du phénomène de la variation géographique. Cette plus grande ouverture face aux différences d’ordre lexical qui marque le paysage francophone est en partie causée par les contacts de plus en plus étroits entre les différentes communautés ayant le français en partage ainsi que par une reconnaissance de l’importance des identités culturelles.

En ce qui touche la production terminologique effectuée à l’Office québécois de la langue française, on constate que les québécismes tendent à être évalués en fonction du respect de la grammaire française, du vocabulaire français commun et des pratiques linguistiques des locuteurs québécois.

2- L’approche variationniste

Des organismes de normalisation internationaux se sont prononcés en faveur de la reconnaissance de la variation géographique dans les travaux terminologiques unilingues français ou multilingues. Par exemple, l’ISO reconnaît que la variation géographique peut permettre de répondre plus adéquatement aux besoins terminologiques d’une communauté :
«Les notions et les termes qui figurent dans les normes internationales ont été élaborés pour usage international, mais ils peuvent être inacceptables tels quels dans un contexte national. Ce principe s’applique également aux langues officielles de l’ISO aux différents niveaux nationaux.»

Pour sa part, Realiter soutient l’approche variationniste « qui consiste à refléter la variété des usages et des traditions terminologiques des différentes aires géographiques propres à chaque langue qui fait l’objet de travaux. (Rousseau)».

On peut faire un parallèle entre l’approche variationniste en contexte unilingue et celle de la valorisation et de la reconnaissance de la diversité linguistique en contexte multilingue. Dans les deux cas, on perçoit la volonté de préserver les identités culturelles nationales tout en encourageant la communication internationale. Dans cette optique, le Québec fait la promotion de la diversité linguistique pour veiller au maintien du statut du français sur son territoire et même pour favoriser le multilinguisme sur le plan supranational afin que le français occupe une place parmi les grandes langues partenaires.

3- Les difficultés entourant la prise en compte de la variation topolectale

Plusieurs ouvrages terminologiques produits récemment s’inscrivent dans une tendance renforcée de valorisation de la diversité linguistique, laquelle se fonde sur une volonté de participation à l’enrichissement du français comme outil de développement national, supranational et international. Cette perspective relativement nouvelle entraîne un ajustement des pratiques méthodologiques sous-jacentes au travail terminologique.

Pour saisir de façon précise de quelle façon elle touche un champ terminologique donné, il faut généralement disposer de grands corpus représentatifs de l’usage des divers groupes professionnels concernés et des différentes communautés linguistiques prises en considération. Ces types de corpus ne sont pas toujours accessibles aux terminologues, et ces derniers doivent souvent s’en remettre aux indications à caractère topolectal qu’ils trouvent dans les ouvrages terminologiques et lexicographiques déjà existants.

4- Le marquage topolectal

Les terminologues qui relèvent des variantes topolectales dans les domaines d’activités recourent à des marques topolectales pour caractériser ces variantes. Toutefois, bien peu d’entre eux font explicitement état des principes qui guident leur façon de marquer géographiquement les termes. Généralement, on se contente de souligner l’utilité du marquage topolectal en indiquant uniquement qu’il est important d’associer à une variante topolectale un code alphabétique correspondant à la zone géographique où elle est employée (ce qu’il convient de qualifier de marquage topolectal de terme).

Certains principes généraux sont néanmoins connus et partagés par plusieurs organismes dédiés à la production terminologique. Ainsi, l’ISO préconise le recours à la catégorie usage géographique « pour indiquer des différences d’emploi des termes, à l’échelle locale, régionale ou nationale » et suggère que soient identifiés les usages géographiques à l’aide de symboles. l’ISO suggère des codes alphabétiques à deux ou à trois lettres. Par exemples, BE ou BEL ou Belgique, CA ou CAN pour Canada et QC pour Québec.

Par ailleurs, Realiter se prononce en faveur d’un marquage topolectal souple à l’intérieur duquel une marque n’a pas de valeur exclusive, le terme marqué pouvant circuler ou être utilisé dans d’autres zones de la latinité. Pour l’essentiel, la même valeur est donnée à la marque topolectale dans la production terminologique de l’Office québécois de la langue française.

5- L’importance du phénomène de la variation géographique

Malgré quelques différences, il ne faut pas perdre de vue que la grande majorité des termes et expressions diffusés, par exemple, dans le Grand dictionnaire terminologique (GDT) sont dans les faits en usage à la fois en France, au Québec et dans les autres pays de la francophonie. L'harmonisation des termes demeure un idéal toujours poursuivi par la pratique terminologique.
Un relevé très approximatif nous a permis d’établir quelques statistiques quant à la présence de la variation topolectale à l’intérieur de la partie française du Grand dictionnaire terminologique. À ce jour, nous estimons à près de 0,75 % la proportion de fiches diffusées dans lesquelles au moins un indicatif de pays est utilisé pour rendre compte de la variation géographique touchant un terme français. Ce faible pourcentage indique que la variation topolectale ne touche qu’une très petite partie du lexique spécialisé francophone. Cependant, il ne faut pas oublier que le contenu d’une banque terminologique comme le GDT (qui compte environ 3 millions de termes français et anglais) témoigne de trois décennies de production terminologique et qu’une partie de ce contenu reflète les orientations normatives des années 70 et du début des années 80, moins ouvertes à la variation. Si tout le contenu du GDT reflétait les orientations actuelles, le pourcentage de fiches terminologiques qui comporteraient une marque topolectale serait sans doute un peu plus élevé.

Somme toute, on peut avancer que la variation topolectale ne touche qu’une frange du lexique spécialisé francophone. Ce constat vient renforcer l’idée selon laquelle les différences topolectales sur le plan terminologique constituent des signes de la richesse lexicale du français qui sont peu susceptibles d’affecter l’intercompréhension entre les francophones de différentes communautés. La reconnaissance des variantes topolectales dans les travaux propres aux différentes variétés nationales de français apparaît d’autant plus légitime.

6- Les cas de non-marquage

La décision et la façon de recourir à des marques topolectales dans un travail terminologique dépendent principalement des objectifs poursuivis et du public visé. Ainsi, une fiche terminologique ou un glossaire élaboré par des francophones québécois et pour des francophones québécois pourrait proposer des marques uniquement pour les usages géographiques différents de ceux qui ont cours au Québec, les usages québécois étant alors considérés comme la référence à partir de laquelle on établit les différences. Dans un contexte comme celui-là, un terme qui ne serait employé que sur le territoire québécois ne serait pas identifié par une marque topolectale.

Dans le cadre d’un travail terminologique qui s’adresse à un public panfrancophone, l’absence de marquage peut prendre un tout autre sens. Ainsi, dans Le grand dictionnaire terminologique un terme sans marque topolectale est considéré comme appartenant à l’usage de l’ensemble des communautés linguistiques où le français a le statut de langue nationale (Belgique, Canada, France, Québec, Suisse, etc.).

II- Les types de marquage topolectal

Lorsque la variation terminologique touche clairement une notion donnée sur le plan géographique, cette information d’ordre géographique peut être intégrée sur la fiche de terminologie de deux façons :

par le marquage topolectal de terme;
par le marquage topolectal notionnel.

Le marquage topolectal de terme consiste à attribuer à un terme une certaine territorialité. Quant au marquage topolectal notionnel, il consiste à associer à la notion traitée une appartenance géographique.

1- Le marquage topolectal de terme

De façon générale, en terminologie, pour une notion donnée, dans une situation où il existe plusieurs termes distribués sur des territoires différents, chaque terme reçoit une marque topolectale correspondant à chacune des communautés où il est en usage. Par exemple, dans Termium Plus, sous ombudsman, le terme synonyme protecteur du citoyen est identifié comme propre à l’usage canadien, Commissaire du Parlement, comme propre au français de Belgique et médiateur, comme propre à la langue française en usage en France.

Quand c'est la notion qui est associée directement à un territoire, on doit plutôt recourir au marquage topolectal notionnel. Le marquage topolectal notionnel vise à décrire l’extension géographique d’une notion associée à des réalités politiques, administratives, socioéconomiques, matérielles et culturelles qui sont propres à un État, à un ensemble d’États, à un peuple ou à un territoire donné. Ce type de marquage se rencontre notamment à l’intérieur de définitions et dans des notes explicatives.

1- La présentation d’ouvrages terminologiques multilingues : choix de la langue

Le choix de la langue à partir de laquelle seront présentés les articles terminologiques constitue une des préoccupations des auteurs de produits terminologiques parce qu’il oriente leur travail.
Lorsqu’au Québec le besoin d’une terminologie en français se fait sentir dans des domaines ou des secteurs fortement anglicisés ou occupés par une autre langue, l’Office québécois de la langue française choisit généralement de présenter le résultat des recherches à partir de l’anglais ou d’une autre langue (langue source) vers le français (langue cible). Par exemple, dans le Lexique de la restauration chinoise, les données sont présentées de l’anglais vers le français, en passant par le chinois.

2- La présentation des synonymes par langue et présentation des marques topolectales

En ce qui concerne la présentation des autres termes que le terme principal, par exemple les synonymes, même si aucune règle écrite n’explique leur ordre de présentation, nous savons que plusieurs facteurs l’influencent néanmoins. Parmi ces facteurs, notons la fréquence d’usage du terme, sa temporalité, l’aire géographique de son emploi, etc. On constate que les synonymes sont présentés selon un ordre déterminé par des considérations linguistiques ou extralinguistiques propres à l'auteur de la recherche terminologique. En terminologie, cette façon d'établir l'ordre de présentations des synonymes est répendue.

Conclusion

La recherche d’équilibre entre la valorisation des variétés nationales et le renforcement de l’appartenance à la francophonie justifie le recours au marquage topolectal dans les travaux terminologiques, même si la variation topolectale touche très peu de termes et de notions dans le registre spécialisé de la langue. Il faut faciliter l’interprétation adéquate des données figurant dans un produit terminologique et le marquage topolectal s’avère d’ailleurs un outil utile à l’atteinte de cet objectif.

* Travail réalisé selon le document publié par l'OQLF *